Les résumés de Colette
Colette Copin, étudiante en 3eme année à VetAgro Sup, vous présente ici un résumé des module 1 à 4 du MOOC. Il s’afficheront à la fin de chaque séquence.
Semaine 1
L’agriculture biologique en Europe et en France connaît un développement récent et est en plein essor. En effet, c’est la principale branche de l’agriculture qui permet actuellement une création d’emplois, dans de nombreux secteurs et à différents stades des filières. Le principal moteur de ce développement est la consommation, qui est en forte hausse, bien qu’on note des disparités entre pays européens et entre régions françaises. Le bio n’est plus seulement un marché de niche. Les principales motivations des consommateurs à acheter des produits bio sont variés : la santé, l’environnement, la qualité et le goût. Il y a une véritable volonté à associer production bio et local, ce qui est parfois difficile du fait d’hétérogénéités au sein de l’UE et de la France en ce qui concerne les contextes agricoles, climatiques, paysagers… La réglementation européenne de l’agriculture biologique donne un cadre commun, complété éventuellement par des règlements nationaux (rédigé par l’INAO en France). Le règlement européen est mis à jour régulièrement. Celui de 2007 est composé de 40 considérants, qui reflètent les enjeux et ambitions, de 7 sections définissant les principes et les règles, et de 3 annexes définissant notamment les termes utilisés pour la production biologique. Pour la production végétale, les règles essentielles sont le lien au sol, l’interdiction d’utiliser des produits chimiques de synthèse et des semences génétiquement modifiées. Pour la production animale, les règles essentielles sont le lien au sol également, le bien-être animal et la prévention pour la gestion sanitaire des élevages. Le règlement s’applique à l’ensemble des acteurs de la filière biologique (production, transformation, distribution, importation) par le biais d’un système intègre de contrôles et de certifications, visibles sur l’étiquetage donnant une garantie aux consommateurs.
En France, il existe deux grandes catégories d’acteurs de l’agriculture biologique : les acteurs économiques produisant la valeur ajoutée et les structures institutionnelles qui encadrent et contrôlent. L’ensemble des acteurs de l’agriculture biologique (privés et publics) permettent au système de rester intègre tout en se développant. Les acteurs peuvent être spécialistes du bio, ou non, et se retrouvent à toutes les échelles institutionnelles (nationale, régionale, départementale et parfois même communale). Ils effectuent des missions diverses: communication, formation, accompagnement, recherche, certification, contrôle, orientation des politiques publiques…
Au Sénégal, le bio se développe également, comme un projet de société sans mettre de côté le principe d’équité. L’organisation du système de contrôle est différente mais a la même visée: garantir au consommateur un système intègre dans lequel il peut avoir confiance.
Semaine 2
L’agriculture biologique est confrontée aux mêmes enjeux que l’agriculture conventionnelle : - en productions végétales (PV) les principaux sont la gestion de la santé des plantes et la gestion de l’alimentation minérale des cultures - et en productions animales (PA) ce sont la gestion de l’alimentation et la gestion de la santé des animaux.
Les agriculteurs bio mettent donc en place des méthodes agronomiques diverses et innovantes comme leviers d’actions face à ces différents enjeux. Toutefois, les méthodes pouvant être utilisées en bio représentent une gamme restreinte et n’impliquent donc que des effets partiels. Les rendements en bio sont alors en moyenne inférieurs de 25% par rapport à l’agriculture conventionnelle. Ces méthodes peuvent être combinées et entrent alors en interaction ; elles sont à adapter à chaque contexte (réglementaire, naturel et socio-économique). Elles se veulent préventives pour éviter au maximum les besoins en traitements.
En PV biologique, les agriculteurs cherchent à adapter leur système de culture via entre autres le travail du sol, le choix génétique des variétés, de la date et densité de semis, la lutte biologique, la rotation…
En PA biologique, les agriculteurs cherchent à adapter leur conduite d’élevage via notamment la recherche de l’autonomie alimentaire, l’équilibre de la ration, le choix de races adaptées, le triptyque thérapeutique “éviter - résister - traiter”...
Par ailleurs, comme évoqué dans le règlement européen, le lien au sol est très important et montre bien que le sol, la production végétale et la production animale forment un seul système. Il est donc important de penser global, c’est-à-dire à la cohérence du système, car les techniques entre PV et PA se complètent. La diversification (polyculture élevage) au sein d’une même exploitation ou d’un territoire apparaît alors comme une solution intéressante pour répondre aux enjeux même si elle peut être limitée par le contexte et qu’elle requiert des savoir-faire et une charge de travail importante.
Au Sénégal, dans les zones tropicales et ailleurs dans le monde, les agriculteurs bio font face aux mêmes enjeux mais les leviers techniques sont différents, puisqu’ils doivent s’adapter à chaque contexte. Ceci nous montre bien qu’il n’existe pas une seule agriculture biologique mais que l’agriculture biologique est diverse et variée.
Semaine 3
L’agriculture biologique est diverse et variée du fait d’une grande diversité :
- de mouvements à l’origine du bio dans le monde : la biodynamie, l’agriculture organique, l’agriculture organo-biologique et l’agriculture naturelle. Ces mouvements se présent(ai)ent comme des alternatives face à l’agriculture intensive. En France, le développement du bio a été permis grâce à une prise de conscience des citoyens, une institutionnalisation progressive, un cahier des charges spécifique et un soutien politique tardif avec des aides publiques.
- de labels : plus ou moins stricts, publics ou privés, chacun ayant son propre logo. On note tout de même une certaine unité : interdiction des pesticides, engrais chimiques de synthèse, des OGM et de l’élevage hors sol, pâturage obligatoire, garantie du bien-être animal et limitation de l’usage des antibiotiques. Cette unité se retrouve dans le règlement européen du bio ce qui permet d’avoir un socle commun et ainsi faciliter la lisibilité de la démarche pour le consommateur.
- de modes de certifications et contrôles : soit par une structure privée indépendante selon des critères techniques, soit par des acteurs du territoire selon un système participatif de garantie (SPG) avec une démarche de progrès. On note également une certaine unité sur les grands principes et pour chaque mode de certification il y a au minimum un contrôle annuel, des documents de preuve et une validation par une commission.
- de motivations pour produire bio : santé, éthiques économie, défi technique….
- de trajectoires pour les produits biologiques (faisant intervenir différents acteurs et différentes échelles) : ils peuvent être produits, transformés et consommés localement, ou entrer dans les échanges commerciaux nationaux, internationaux selon les avantages comparatifs. On observe une disparité entre certains lieux de production et de consommation et la taille et le nombre d’exploitations agricoles biologiques. L’UE vend la majorité de sa production bio dans le marché intérieur et importe également une quantité importante car l’offre est supérieure à la demande et l’offre est parfois inexistante en Europe.
- de modes de commercialisation: les circuits courts qui permettent la diversification et la saisonnalité avec des liens sociaux et économiques locaux mais qui demandent aussi du temps, de l’espace et du travail; les magasins spécialisés; la RHD; les GMS… Pour chaque mode de commercialisation, il est intéressant de réfléchir au coût énergétique.
- de motivations pour consommer bio : la santé, le goût, la préservation de l’environnement, le support à l’économie locale, les valeurs et principes défendus par le bio...
L’agriculture biologique est riche d’une diversité tout en comptant sur une unité. Elle est en plein essor et représente dans le monde 71,5 millions d’hectares, 2,8 millions de producteurs pour un chiffre d’affaires de 97 milliards d’euros.
Semaine 4
Le développement du bio en France est hétérogène (nombre d’ha, % de la SAU, nombre d’exploitations agricoles, d’opérateurs en aval…) selon les territoires (portions de la surface terrestre définie par ses composantes physiques, économiques et humaines). Certains leviers favorisent le développement du bio, nous en avons identifié et caractérisé neuf :
- les aides au bio (conversion et maintien) du second pilier de la PAC, gérées par les conseils régionaux ; ou d’autres aides aux structures
- la consommation bio en France
- en croissance l’intensification, la concentration des productions induit une spécialisation et peut alors permettre des économies d’échelles mais cela n’est pas possible sur tous les territoires du fait des contextes variables
- le conseil technico-économique est dispensé par diverses structures à différents échelons
- la présence des filières favorise le développement du bio avec la présence des opérateurs en aval et en amont garantissant notamment la collecte, la traçabilité, la planification de l’approvisionnement… mais cela nécessite des investissements
- les programmes locaux à objectifs environnementaux, en visant la protection des ressources, favorisent le développement du bio via des politiques incitatives, de la communication, de l’appui technique et financier.
- les dynamiques locales autonomes de production permettent des échanges (de matériel, d’expériences) entre producteurs ce qui crée une dynamique collective favorable
- les dynamiques locales autonomes de consommation : les AMAP, les engagements communaux, les défis pédagogiques, la restauration collective bio….
- les motivations personnelles des producteurs.
Les moteurs de développement sont en interaction les uns avec les autres et ces combinaisons de moteurs à l’échelle d’un territoire peuvent avoir un rôle éducatif, un rôle social, un rôle dans l’économie locale ou peuvent être aussi un facteur d’échanges ou encore un outil de développement local. Les projets territoriaux de développement du bio dépassent donc la seule dimension agricole.