Bonjour,
Je suis chercheur en archéologie et reste à l’écoute de nouvelles méthodologies pour une recherche transparente et reproductible.
Dans ma discipline et dans son application judiciaire, votre approche reste difficile à appliquer. Mes notes en cahier numérique ou traditionnel restent les moyens les plus élémentaires et les plus efficaces pour laisser des traces sur le cheminement intellectuel permettant d’accéder à un résultat.
Mais, votre Mooc apporte des connaissances nouvelles pouvant permettre de réfléchir sur votre thématique de formation et de son élargissement à des domaines comme les miens.
En vous remerciant pour votre écoute.
Cordiales considérations.
FF.
Application à l’archéologie judiciaire


Merci pour votre retour. Il y a beaucoup de domaines où la mise en oeuvre de la recherche reproductible reste assez difficile. Mais les progrès des dernières années donne l’espoir que ça changera rapidement. Peut-être vos reflexions y contribueront !

Bonjour,
Merci pour ce retour. Pourriez-vous développer un peu du coup ? J’imagine que dans un contexte judiciaire, on ne peut évidemment se permettre de tout mettre en libre accès pour des raisons de protection des sources, des témoins, de la vie privée, etc. Mais du coup, qu’est-ce qui est difficile à appliquer ? La prise de note sous forme électronique qui est difficile à concilier avec des artefacts physiques ? L’aspect calcul qui est peut-être moins important ? L’inspectabilité est essentielle mais la réutilisation ne l’est pas vraiment ? Votre opinion nous intéresse tout particulièrement car nous cherchons à ce que ce cours soit utile à un maximum de personnes.
À bientôt.

Bonjour,
Il y a au moins deux archéologues qui sont très impliqués dans la RR:
- Ben Marwick
- Thomas S. Dye, l’un des principaux développeurs de
orgmode
.
Jetez un œil sur leurs articles pour voir comment ils mettent en œuvre la RR en archéologie.
Christophe

Bonjour,
Merci pour votre message. La RR a de beaux jours devant elle. Votre Mooc en est une des preuves. Quant à mes travaux, l’avenir dira s’ils porteront une contribution à votre discipline.
Cordialement.
FF.

Bonjour,
Merci pour l’intérêt portée à mes travaux. En fait, ce sont les logiciels présentés qu’il faudrait repenser pour une discipline que je développe sur la base d’une méthodologie issue de la pensée complexe.
Malheureusement, je ne peux aller davantage dans ma réponse sans rompre la confidentialité concernant des méthodes d’investigation liées à la manière de traiter des dossiers sensibles.
Merci pour votre compréhension.
Cordialement.
FF.

Bonjour,
Merci pour votre message qui me renvoie sur un terrain interdisciplinaire et transversal. J’ai bien noté le nom des deux archéologues investis en RR. Je suivrai donc vos conseils quant à leurs articles.
Bien cordialement.
FF.

Bonjour,
N’hésitez pas à leur écrire (si besoin de ma part), je les connais tous les deux et ils sont très sympas.
Christophe

Bonjour,
Je me permets de revenir à vous. Comme vous l’avez compris, vous répondre sur les méthodes de mes recherches en application judiciaire reste sensible et confidentiel d’autant cela concerne des dossiers en cours avec des aboutissants précis.
Par contre, je pourrais peut-être mieux vous répondre sur le travail archéologique initial à la base de mon application.
Sur plus de 25 ans de recherche, j’ai accumulé une bibliothèque importante à la fois numérique et papiers comprenant aussi des documents archivistiques de différentes natures. Elle est à l’origine de plusieurs corpus thématiques indissociables à l’obtention de mes résultats. Sans ces corpus, rien n’est accessible. C’est le premier écueil.
Comme vous expliquer, ma pensée s’est construite sur une pensée complexe, même si notre culture se veut cartésienne. Mon travail n’est donc pas linéaire, mais plutôt “circulaire”, plus exactement prismatique. Dans ce sens, le recoupement, la comparaison, le rapprochement et le croisement de données est la règle dans une vision transversale et transdisciplinaire. Le cerveau et l’oeil humains sont des outils analytiques, dans ce cas précis, défiant toute concurrence: c’est le second écueil.
Enfin, ma méthode initiale est une archéologue anthropologique de l’image sculptée par l’homme. A partir d’un élément archéologique, cette archéologie va donc s’intéresser à des comportements et à des stratégies de création autour des techniques et des mentalités. Bref, dit moi ce que tu crées, je te dirai qui tu es. C’est comme cela que j’ai pu remettre en question l’architecte du Palais des Papes d’Avignon. Le vrai coupable était ailleurs. Les indices parlaient d’eux-mêmes. C’est ensuite que j’ai dû trouver d’autres biais plus traditionnels pour assoir mon résultat. Cela est passé par les archives historiques; ces dernières n’auraient jamais donné ce résultats in media res. Le troisième écueil: comment trouver un logiciel de RR susceptible de répondre à ce mode de pensée complexe? Pour l’instant, aucun outil informatique de reproductivite ne m’a permis d’expliquer, de manière cartésienne, mon raisonnement pour d’autres. Je garde mes cahiers, mes notes en preuve comme d’autres chercheurs lorsque tout sera publier. Par contre, je tente d’être transparente sur mon cheminement intellectuel avec l’explication de ma méthodologie pour chaque volet de mes travaux. Je vous renvoie à mon dépôt sur HAL, article: parole d’image.
Voilà donc les raisons de mon intérêt pour votre cours et vos recherches.
J’espère que j’aurai peut-etre répondu à vos questions par d’autres chemins.
Bien cordialement.
FF

Merci pour vos explications détaillées !
A mon avis, la pensée linéaire n’existe pas en recherche, dans aucun domaine. On la présente aux autres sous forme d’une histoire linéaire, parce que c’est comme ça que les humains communiquent au mieux.
Le but de la recherche reproductible n’est pas de garder une trace de l’évolution de la pensée des chercheurs, déjà pour la simple raison que personne ne sait comment faire (ce serait un sujet de recherche intéressant). On poursuit le but plus modeste de conserver une trace des supports matériels.
Pour vous, la question se pose alors quel support matériel est le mieux adapté à votre façon de travailler, et quels outils vous conviennent le mieux. Au-delà de ce que nous avons montré dans ce MOOC, vous pourriez regarder le outils du “mind-mapping” qui permettent tout juste de capter des relations plus complexes.